RENONCEMENTS

Le mot « RENONCEMENT » n’est pas un vilain mot.

¤ La Zone Logistique de 40 ha n’est pas enterrée. Les maires de Belle-Eglise, de Chambly et le président de la Communauté de communes du Thelle s’obstinent toujours à vouloir la réaliser.

Heureusement Mme la Préfète n’a pas l’intention de signer l’autorisation environnementale. D’ailleurs il lui faudrait passer outre le Coderst, la MRAe et le défaut d’évaluation environnementale pour l’ensemble de la zone.

Ce projet de Zone Logistique doit être abandonné.

Il est totalement contraire à l’urgence écologique d’aujourd’hui. Belle-Eglise, Chambly et la Communauté de communes doivent clairement y renoncer.

Il n’y a pas de honte à s’être fourvoyé dès lors qu’on corrige son erreur avec de nouvelles orientations d’aménagement qui répondent aux impératifs de préservation du climat, de la biodiversité et des ressources.

¤ Le Parc des Sports, son grand stade et sa halle des sports doivent aussi être radicalement réorientés.

La destruction de toute la zone humide de ce fond de vallée est désastreuse pour le climat et la biodiversité, en outre ces grands équipements ne sont plus finançables quand d’autres priorités s’imposent.

Le coût annuel d’entretien et d’amortissement du grand stade est d’environ 1 à 2 millions d’€uros annuel et probablement autant pour la halle des sports.

Il s’y ajoute l’incohérence de ces constructions mal-pensées depuis l’origine. Ces équipements sont inutilisables par les scolaires car loin des établissements. Ce sont des gouffres énergétiques pour l’éclairage et le chauffage sans parler de la dilapidation de la ressource en eau pour les terrains de foot arrosés à l’eau potable.

Il faut faire un bilan, regarder en face les dégâts et prendre des décisions de réduction et d’adaptation du projet en adéquation avec les contraintes climatiques, de biodiversité et de limitation des ressources.

¤  Nous sommes dans un moment paradoxal où les discours basculent et s’inversent, ainsi que les réalisations.

Le discours environnemental de notre association d’il y a seulement deux ou trois ans, était peu entendu du grand public.

Or, ce même discours est aujourd’hui repris et largement diffusé quotidiennement dans les médias.

Les pratiques aussi changent. Il suffit de considérer les stations de ski historiques qui renoncent à leur grands projets d’investissement, qui ré-orientent leurs activités et même démontent leurs anciennes installations.

Le renoncement au grand d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est aujourd’hui unanimement regardé comme un choix positif.

Les décideurs se grandissent par ces décisions. Les quelques maires qui déjà, modifient leur PLU pour réduire l’artificialisation des espaces naturels vont dans le bon sens.

L’accompagnement de l’abandon de la ZAE Logistique et du grand projet de Parc des sports par une réorientation profonde de la politique d’aménagement, grandirait nos élus.

Tous les grands projets doivent être reconsidérés en fonction du réchauffement climatique, de la chute de la biodiversité et de la limitation des ressources. C’est l’objet du Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC) et de la Consultation nationale en cours.

Un grand débat public est attendu à Chambly, Belle-Eglise et dans l’ensemble du territoire sur les projets d’aménagement.

L’urgence est aujourd’hui l’adaptation au changement climatique. Des priorités s’imposent :

– l’isolation contre le froid et les fortes chaleurs de tous les équipements collectifs publics (école, collèges, gymnases, bibliothèques, etc) et du parc d’habitat social, autant pour réduire les charges de chauffage que pour se préserver des canicules,

– la plantation massive d’arbres, dont en agglomération la réalisation d’îlots de fraîcheur,

– la mise en œuvre stricte du principe Zéro Artificialisation Net (ZAN)

– la restaurations des zones humide, détruites ces vingt dernières années,

– le développement d’énergies renouvelables,

– la multiplication des transports collectifs et de pistes cyclables.

Le Renoncement n’est pas un mot tabou. Les politiques doivent l’intégrer dans leurs discours et dans leurs actes.

Les grands projets d’hier doivent être révisés dans la perspective d’adaptation au présent contexte de la catastrophe planétaire. Si leur transformation est trop difficile ou trop coûteuse, les abandonner en totalité ou n’en conserver qu’une partie est une option qui doit être clairement envisagée.

Renoncer n’est pas un choix interdit.

Un plan d’adaptation au changement climatique ne peut éviter d’être confronté au choix obligé de grands « Renoncements ».

Pour l’AAVE, Alain Perrein