Pollution de l’eau du robinet dans la vallée de l’Esches

La Santé, l’Eau et l’Environnement sont intimement liés.

Notre environnement de la vallée de l’Esches et conséquemment l’eau du robinet, sont confrontés à deux types de pollutions, par (1°) des PFAS d’origine industrielle et (2°) des Nitrates d’origine agricole. Le niveau de Santé des habitants en est directement affecté. Ces pollutions avérées nécessitent de (3°) Réagir, pour les réduire et protéger la santé des habitants. 

1°) Des PFAS dans l’eau potable de Belle-Eglise, Bornel, Esches, Fosseuse et Anservilleces dernières années.

Dans ces agglomérations, l’eau du robinet a bien été polluée par des PFAS ou polluants éternels dont notamment des PFOA cancérogènes.

J’habite Belle-Église et consomme l’eau du réseau de Bornel depuis très longtemps. Après l’alerte à la pollution aux PFAS lancée par le Roso, j’ai personnellement demandé une analyse de sang. Mon taux de PFOA par litre de sang est de 26,51 µg/l soit environ 2,5 fois supérieur au seuil de toxicité potentielle établi par les pays qui classifient les PFOA cancérogène, car en France aucun taux n’est officiellement pris en compte.

Chaque habitant dépendant du réseau d’eau potable de Bornel* a donc aussi un taux de contamination a priori très supérieur à ce seuil de toxicité, ceci essentiellement en raison de sa consommation d’eau du réseau.

Attention, les habitants dépendant du réseau d’Esches** ont été exposés à des taux de PFAS dans l’eau potable trois fois supérieurs ! Leur taux de contamination est certainement encore beaucoup plus inquiétant.

Chacun peut vérifier pour lui-même son taux d’intoxication aux PFOA en demandant à son médecin une analyse de sang avec recherche des PFAS. En effet, tous les habitants qui ont consommé quotidiennement l’eau de ces réseaux, même bouillie, durant ces dernières années sont indubitablement affectés par des taux proportionnels à leur consommation d’eau et au niveau de contamination de leur réseau respectif, Bornel ou Esches.

Pour les bien portants, il n’est pas utile de trop s’inquiéter mais il est mieux de le savoir. Parlez en avec votre médecin.

En revanche c’est très sérieux pour les femmes enceintes, les bébés, les enfants et les personnes déjà sujettes à des problèmes de santé. 

Aujourd’hui, ces captages de Bornel et Esches sont définitivement fermés. L’eau distribuée provient d’un captage voisin, sans PFAS. Mais Il faudra environ neuf années à chacun des habitants ayant consommé cette eau pendant longtemps, pour que leur système rénal filtre et élimine tous les PFAS dans le sang, dont les PFOA cancérogènes.

2°) Les Nitrates dans l’eau potable d’aujourd’hui.

Bien que provenant désormais d’un captage voisin, le taux de Nitrates dans l’eau distribuée dans les réseaux de Bornel et Esches, a dépassé la norme autorisée. Le relevé officiel de juin, dont l’affichage est obligatoire en mairie et que tout le monde a pu lire, indique 51,7 mg/litre. Le taux maximal de nitrates autorisé est de 50 mg/l.

Sur ce relevé officiel, on pouvait lire, le commentaire du bureau d’étude qui avertissait les élus et les consommateurs :

– sur la « non-conformité » physico-chimique de l’eau distribuée,

– sur la « solution non durable » adoptée pour repasser sous le seuil de 50 mg/l.

En effet, l’eau du réseau d’Esches et Bornel provient désormais d’un autre captage, sans PFAS, mais trop chargé en nitrates. Aussi la solution adoptée par notre Syndicat Intercommunal a été de mélanger l’eau de ce second captage à l’eau d’un troisième moins chargé en nitrates. Ainsi la pollution est diluée et l’eau qui est distribuée repasse sous le seuil de 50 mg/l ; le nouveau taux est 49,6 mg/l !

Si l’eau distribuée regagne dans l’urgence sa conformité : très bien dans l’immédiat.

Mais il y a tout lieu d’être très inquiet pour l’avenir de nos ressources phréatiques : le premier captage est pollué, on passe au second. Le second est pollué, on passe au troisième, sans réfléchir aux conséquences prochaines de l’inaction contre les origines de la pollution.

Aucun élu n’a bougé ou n’a manifesté une inquiétude sur la pollution au PFAS, ni sur celle aux Nitrates.

Aucune mesure n’a été prise sur aucun des périmètres de captage pour arrêter la pollution récurrente aux engrais azotés (Nitrates).

Le résultat de cette inconséquence est que, puisque les captages sont abandonnés, alors les pollueurs ont toute licence pour continuer de répandre des nitrates et autres polluants en quantités encore plus grande, sans qu’aucune autorité ne les arrête. 

3°) Réagir pour réduire les pollutions

Les élus locaux n’assument pas leurs responsabilités en laissant les taux flirter avec avec les maximums et même les dépasser. Force est de constater que la Santé, l’Eau et l’Environnement ne sont pas gérés.

Il est urgent que la population soit informée en toute transparence de son exposition à tout polluant.

Il est urgent de prendre des mesures de contrôle et limitation de tous les intrants agricoles, azotés et autres ; prioritairement sur les aires de captage, mais aussi sur l’ensemble des terres agricoles des Sablons, du Thelle et du fond de vallée de l’Esches.

Il est urgent de prendre conscience que toutes nos nappes phréatiques sont polluées, de la plus superficielle aux plus profondes, que pas une source, pas un puits n’est épargné. Il est temps d’y remédier.

Nous organiserons prochainement une réunion d’information pour exhorter les élus à prendre leurs responsabilités en matière d’Eau potable, de Santé Publique et d’Environnement.

Pour l’AAVE, Alain Perrein.

Notes :

* Bornel : taux de 20 PFAS en µg/l d’eau : 0,218 µg/l mesure au 08/2024 Cf : Résultats_PFAS_3e vague_ARS HDF (xlsx, 61.83 Ko)

** Esches : taux de 20 PFAS en µg/l d’eau : 0,642 µg/l mesure au 08/2024 Cf : Résultats_PFAS_3e vague_ARS HDF (xlsx, 61.83 Ko)