Compte rendu de l’atelier participatif : Notre territoire face à l’urbanisation

Atelier participatif du 6 décembre 2019 de 20h00 à 22h30. organisé par AAVE à Puiseux-le-Hauberger. Vingt-cinq personnes se sont réunies pour échanger sur la réalité de l’Urbanisation dans la vallée de l’Esches. Le travail d’échange et de réflexion a été nourri par une carte présentant les opérations d’urbanisme en cours ou prévues (recension non exhaustive). Voir https://framacarte.org/m/38896/ Un travail par petits groupes s’en est suivi. La remontée de ces groupes a été concrétisée dans une carte « heuristique ». Nous avons regroupés les observations et propositions des groupes par grands thèmes. En voici une synthèse.

I. Difficultés et Faiblesses du territoire.

Les différents échanges dénoncent clairement les effets d’une urbanisation excessive. La perte du sentiment de bien vivre à la campagne, au village, voire dans une « ville à la campagne » est manifeste.

La nature disparaît : que reste-t-il du Chemin Herbu? Le sentiment de « banlieurisation » est exprimé. On remarque, sur les 20 dernières années, une urbanisation négative sous plusieurs formes : résidentielles (nombreux lotissements de Bruyères jusqu’à Fosseuse), marchandes (zones commerciales envahissantes ou de loisirs payants), Zones d’Activités Économiques démesurées, … avec leurs corollaires sur la circulation, la pollution, et les problèmes croissants de stationnement.

Il est constaté des arrangements avec la législation des territoires et de l’environnement : danger du « mitage et dents creuses » (ZAE du Thelle) contre le SCOT, urbanisation non réglementaire en zone humide (Chambly, Belle-Eglise, Bornel, Fosseuse), évitement de la SAFER (vente des biens du comte de Ribes à Belle-Eglise) menant à l’affairisme (Zae du Thelle, Ferme de Plantoignon, Plan d’eau du Mesnil Saint-Martin). Cela entraine de nombreuses actions en justice.

Le sentiment que les citoyens ne sont pas entendus est fort : PLU adopté malgré un avis négatif de l’Enquêteur (Fosseuse), enquête publique validée malgré une opposition nette des citoyens (Zae du Thelle), projet de construction condamné par le conseil d’État mais qui renait sous une autre forme (Fosseuse), citoyens non consultés sur l’accroissement potentiel de 20 % de la population de leur ville (Chambly)…

D’autres question surgissent suite à la désertification des villages. Comment conserver son identité « villageoise » en cas de fusion de communes (Fosseuse et Andeville dissoutes dans Bornel) même si chacun est conscient de l’intérêt de se regrouper. A l’opposé, Puiseux-le-Hauberger paie sa solitude !

II. Transports et circulations

Les problèmes liés à la circulation sont importants. Ils ne pourront que croître au vu des projets engagés ou annoncés. L’ex RN1 (RD 301 / RD 1001) est régulièrement saturée matin et soir, voire dans la journée entre la sortie de l’A16 et le rond-point de Chambly-centre. La connexion à l’A16 vers l’Ile de-France peut-être une partie de solution.

Le réseau est inadapté devant l’accroissement de la circulation, en particulier le problème des poids lourds. Les liaisons transversales sont problématiques (voir le « barreau » de Belle-Eglise).

Nos villes et villages ont la chance d’être desservis par le train (Chambly, Bornel/Belle-Eglise…). Mais le stationnement est un vrai casse-tête et l’artificialisation des champs par des parkings n’est pas une solution.

III. Propositions alternatives (urbanisme et environnement)

1° Transports. Favoriser le co-voiturage (parkings dédiés, ex. le parking du « Pré-des-Pointes » qui sera sous-utilisé).

Densifier le maillage et la fréquence des transports collectifs « Passe-Thelle ».

Créer un vrai réseau de pistes cyclables vers les points névralgiques (centre-villages, centre villes, gare, zones d’achat). Reconsidérer la circulation des piétons.

Faire des pistes pour les vélos et patinettes sur les trottoirs est souvent une mauvaise solution d’autant qu’en de nombreux endroits de nos communes, et pas seulement à Chambly, les trottoirs sont en très mauvais état.

2° Centres-villes.

La redynamisation commerciale des centres-villes, en particulier en réintroduisant de vrais commerces « de bouche », est essentielle pour éviter les déplacements en voiture.

On ne peut à la fois détruire les zones naturelles ou agricoles et densifier en supprimant berges et jardins. Il faut faire de vrais choix qui n’altèrent plus l’environnement.

Il vaut mieux densifier un quartier autour des gares (à Chambly c’est possible) pour sauver le reste. Si l’on est malgré tout amené à supprimer une terre agricole pour un projet cohérent, il faudra compenser réellement (voir ci-dessous).

3° Espaces Verts.

Il est aujourd’hui inconcevable de détruire un jardin pour faire un parking (ex Rue du Parterre à Chambly). Il faut au contraire développer les espaces verts, les rendre accessibles au public, aux jeunes, créer des espaces de jeux gratuits plutôt que des lieux clos payants.

4° Protéger les terres agricoles.

La question du bien se nourrir est fondamental.

Les élus ont la possibilité de protéger les terres (Zone Agricole protégée, PAEN – Périmètres de Protection des Espaces agricoles Péri-Urbain, Régie Municipale Agricole…).

Le but est de créer du maraichage ou de l’élevage péri-urbain, améliorant les sols, favorisant la biodiversité, nourrissant les collectivités, privilégiant les AMAP ou les Magasins de Producteurs…

Protéger le maraichage existant (Fosseuse…). – Aider les agriculteurs à évoluer dans leurs pratiques.

5° Étendre les zones de protection de la nature

(Natura 2000 ou ZNIEFF/Zone Naturelle d’Intérêt Environnemental Faune et Flore). Interdire effectivement la circulation des véhicules à moteur (moto, quad etc.) dans les forêts et autres sentiers.

6° Défendre (et étendre) les zones humides et leur biodiversité.

Maintenir le Plan d’eau du Mesnil Saint-Martin en zone N. (zone Naturelle inconstructible).

7° Réhabiliter et protéger les cours d’eau.

L’Esches est clairement menacée par des pollutions de toutes sortes. Sa proximité avec certains lieux publics (stade, cinéma, zones commerciales) est vraiment problématique (canettes et autres déchets…).

Responsabiliser les usagers.

Les cheminements le long de la rivière, implique une éducation, une surveillance, des sanctions. Responsabiliser les propriétaires riverains. Ils sont souvent les plus actifs dans le nettoyage des cours d’eau. Mais ce n’est pas toujours le cas, et certains doivent se voir rappeler le code de l’Environnement y compris parmi les propriétaires publics.

Question : quelle est la compétence d’Allo-Chambly dans ce domaine ?

Conclusion … provisoire.

25 citoyens ont exprimé le souhait d’une urbanisation responsable, à laquelle ils devraient être associés, qui empêche tout ce qui favorise le réchauffement climatique et ruine la biodiversité, qui favorise au contraire sa restauration et l ‘absorption du CO2, et permette le mieux vivre-ensemble.