A la nature de reprendre ses droits et de poursuivre son œuvre ?
Il y a 24 ans seulement le choix des hommes était de créer, dans la durée et pour l’avenir, un espace naturel préfigurant une forme équilibre du territoire en transformant la carrière creusée pour la réalisation de l’A16 en un vaste plan d’eau entouré de végétation.
Un espace valorisant notre territoire et permettant à la biodiversité de s’y développer. Un récolement atteste que les objectifs sont atteints en 2001.
Restait alors à la nature de reprendre ses droits et de poursuivre son œuvre !
C’est ce que nous pensions mais la nature est aujourd’hui gravement menacée par la réforme du PLU de la ville de Chambly.
Une réussite qui ne semble pas plaire à tout le monde…
Paradoxalement cet espace naturel est la propriété d’un opérateur immobilier (Cogedim) qui ne rêve que d’une chose : faire transformer la classification du PLU en zone constructible et réaliser un projet immobilier coûte que coûte !
Il y a 3 ans, la Cogedim saccage l’environnement en réalisant d’énormes tranchées qui empêchent les habitants (et les animaux) d’accéder au plan d’eau comme si il n’y avait pas d’autres moyens d’assurer la sécurité des lieux !
La municipalité de Chambly a toujours résisté aux demandes du promoteur et naturellement maintenu la classification de cet espace en zone naturelle en soutenant entre autres les actions de l’AAVE pour la création de chemins pour piétons et cyclistes.
Cependant aujourd’hui la municipalité de Chambly semble faire volteface en reprenant à son compte le projet d’urbanisation de Cogedim dans le PLU.
Pourquoi la municipalité de Chambly décide-t-elle d’urbaniser son dernier grand espace naturel sauvage ?
Dans le cadre des concertations liées à la réforme du PLU, la municipalité de Chambly semble céder à la pression du propriétaire aménageur foncier Cogedim.
Contrairement à ce qui est dit, il ne s’agit pas de « cabanons » (pour touristes du week-end…) mais de véritables maisons en accession à la propriété entourées d’une illusion d’espace de loisirs naturel. Si l’espace est contraint, en complément des 25 maisons, seraient également prévus : un hôtel de 38 chambres, une salle polyvalente, tous les aménagements routiers nécessaires et près de 700 places de parking associées à l’espace de la plaine des sports à proximité).
Vers une confrontation d’habitations privées et d’une base de loisirs sur le même espace…
Comment pouvons nous croire à l’aménagement d’un espace largement privatisé associé à un espace naturel de loisirs et d’activités ? Nul doute qu’un conflit d’usages se formaliserait très vite… »Je suis propriétaire d’une maison sur pilotis et tous les week-ends des centaines de « touristes » viennent visiter mon jardin ! » Vous y croyez vous ?
Préservons le peu d’espaces naturels encore disponibles face à une urbanisation galopante.
Le développement de l’habitat de la ville est programmé sur la base d’environ 700 logements pour les 10 prochaines années… Les 25 maisons sur pilotis ne représenteraient que 3,5 % de la masse à atteindre… Cela peut certainement s’envisager ailleurs…
Préserver la biodiversité, une urgence ! (Un état d’urgence!)
Nous avons besoin de cet espace naturel (avec quelques aménagements) pour le rendre accessible à tous en favorisant la biodiversité tout en renforçant l’identité de notre territoire.
Comment le PLU peut-il exprimer des objectifs Développement Durable alors que cette partie du projet local d’urbanisme incarne plutôt celle d’un Homme prédateur et prétentieux ?
Le projet a la prétention d’envisager » une réversibilité « . Il permettrait le démontage des habitations s’il fallait un jour revenir en arrière !… Comme pour se (nous) rassurer au cas où, finalement, il faudrait rendre ses droits à la nature dans quelques années…
L’aménagement de cette zone naturelle serait bien sûr irréversible !
Ce subterfuge de » réversibilité » exprime bien le manque de capacité de la municipalité de Chambly à choisir entre le bien commun et l’intérêt d’un promoteur !
Créer un espace naturel de loisirs au détriment de la biodiversité et de la liberté…
Modifier l’un des derniers espaces naturels de la vallée pour l’inclure en zone urbaine habitée, voilà le projet !
Alors qu’un mammifère sur 3 est fortement menacé en France métropolitaine, la municipalité de Chambly va à sens contraire de toutes les préconisations environnementales.
La nature n’a pas besoin de la ville mais ses habitants eux, ont besoin de véritables espaces naturels préservés garants de liberté et de diversité.
22 11 2017