Se basant sur une décision du Conseil d’Etat, ce mardi, allant dans son sens, l’association écologiste AAVE demande à la préfecture et à la Ville d’ordonner l’arrêt de la construction.
Par V.M.Le 21 octobre 2020 à 15h45, modifié le 21 octobre 2020 à 16h03
Chambly, 18e de Ligue 2 et expatrié à Beauvais pour ses matchs à domicile, pourra-t-il emménager dans son nouveau stade en janvier 2021 comme prévu? La question se pose clairement depuis peu.
La construction pourrait en effet devoir être stoppée prochainement, à la suite d’un arrêt du Conseil d’Etat qui a suspendu, ce mardi, l’arrêté environnemental du préfet autorisant les travaux au Parc des Sports de Chambly.
Une décision qui constitue un énième rebondissement dans un long combat que mène l’Association pour l’Aménagement de la Vallée de l’Esches (AAVE). Depuis deux ans, les écologistes de l’AAVE, invoquant « une infraction environnementale majeure », se battent contre la mairie de Chambly et son projet de « grand stade » dans une zone humide.
Ce projet prévoit notamment un nouveau stade de 4500 places aux normes de la Ligue 2 sur la rive gauche de l’Esches mais aussi, sur la rive droite, une plaine des sports comprenant un parking de 650 places et une demi-aire de jeu, déjà construits, ainsi qu’un futur parking, une future halle (badminton, dojo) et un hôtel. La plaine des sports fait partie des équipements du département validés par le Conseil Départemental en tant que centre d’entraînement pour les JO de 2024.
Pas de nouvelle évaluation environnementale
Le Conseil d’État stipule, dans son article 2, que « l’exécution de l’arrêté du préfet de l’Oise du 7 décembre 2018 est suspendue. » Cet arrêté préfectoral autorisait l’extension des travaux envisagés par la municipalité, travaux passant d’une superficie de 4 à 10 ha. L’Association pour l’Aménagement de la Vallée de l’Esches s’est basée sur l’absence d’une nouvelle évaluation environnementale à l’occasion de cette extension pour fonder sa requête de suspension de l’exécution de l’arrêté. Le Conseil d’Etat lui a donné raison.
Dans la foulée, Alain Perrein, le président de l’AAVE, a adressé deux courriers en recommandés, l’un à la préfecture de l’Oise l’autre à la mairie de Chambly. A la préfète, nommée en juillet dernier, il demande de « bien vouloir suspendre l’exécution de l’arrêté préfectoral en ordonnant l’arrêt des travaux conduits par la Ville de Chambly au parc des sports ». Au maire, David Lazarus, il demande « d’exercer sans délai [vos] responsabilités en matière d’urbanisme, … d’abroger le permis d’aménager du 20 décembre 2018 et d’ordonner la suspension des travaux. » Il précise au passage, tant à la préfète qu’au maire, sa « détermination à user de tous les moyens légaux pour faire cesser toute construction en zone humide et en général tout saccage de l’environnement »